Deep Green Resistance, des réactionnaires à l’assaut de l’écologisme français

Avertissement : le texte suivant recense des propos transphobes et validistes d’un groupe écologiste présent aux Etats-Unis et en France.

Régulièrement marqué par des appels à l’action décisive contre le réchauffement climatique, l’environnementalisme français subit de plus en plus l’effet d’une scission autour de la question des moyens d’action privilégiés par les luttes écologistes.

Alors que prend corps un mouvement dit de ‘société civile,’ multipliant des procédés pacifistes et légalistes, comme des ‘marches pour le climat’ ou la fameuse pétition ‘L’affaire du Siècle,’ d’autres se tournent vers des analyses critiques des institutions de la civilisation industrielle, liant l’érosion de la biodiversité à la croissance économique et au productivisme.

Ces constats,—pourtant partagés par la théorie de la décroissance, les conservationnistes, les animalistes ainsi que de nombreuses tendances de la gauche libertaire et de l’anarchisme,—trouvent tout de même peu d’expression unifiée en France, dont la convergence est strictement assurée par des luttes se jouant au niveau local, comme celle de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ou encore le projet de résistance à l’enfouissement des déchets nucléaires à Bure.

C’est dans ce contexte politique qu’émerge une analyse ‘anti-civilisationnelle’ largement inspirée du mouvement américain bio-centré, appelé la ‘Deep Ecology’ (l’écologie profonde), promue par la branche française de l’organisation Deep Green Resistance.

Logo du groupe

Ce petit groupe de militant.e.s qui s’organise autour d’un certain Nicolas Casaux, du collectif Le Partage, des éditions LIBRE et d’une page Facebook à plus de 28 mille abonné.e.s, se greffe de manière opportuniste à quelques luttes existantes (dont paradoxalement, les Gilets jaunes).

Son engagement politique a jusque là consisté en une série d’articles critiques de l’environnementalisme institutionnel, dont beaucoup de traductions de l’anglais, et quelques rares événements-débats portant sur les thèses du groupe.

Néanmoins, ne se limitant pas à commenter les conséquences néfastes de l’industrialisme, Casaux et ses camarades s’infiltrent dans le paysage écologiste français en entretenant la confusion sur leur politique : le groupe promeut des thèses réactionnaires,—transphobes notamment—tout en se prétendant opposé à toute forme d’oppression.

Dans la lignée de Lierre Keith et Derrick Jensen, à l’origine de la DGR, s’opposant à ce qu’ils nomment “l’idéologie trans” et proche d’une mouvance du féminisme niant la légitimité du concept de l’identité de genre, DGR France partage des articles et publications qui défendent l’exclusion des femmes transgenres des espaces non-mixtes destinés aux femmes.

Inutile de remarquer que les femmes trans s’identifient pourtant comme femmes, vivent en tant que femmes et font elles aussi l’objet de discriminations misogynes, rendues encore moins supportables par l’oppression que le patriarcat réserve à celles et ceux transgressant le modèle binaire du genre !

Considérant les personnes transgenres comme pur produit du capitalisme industriel (à abolir donc le moment venu !), DGR applique la même grille de lecture aux personnes vivant des handicaps ou étant victimes de maladies génétiques.

Il suffit de reprendre le passage suivant à propos de la “médecine moderne globalisée” dans un essai sur le “contre-histoire du progrès” écrit par Casaux lui-même :

“La médecine moderne, hautement technologique, permet de se défaire des lois de la sélection naturelle, en maintenant en vie une humanité de plus en plus dépendante du système technologique mondialisé, au patrimoine génétique de plus en plus défaillant. Des gènes problématiques, peu efficients (adaptés), qui auraient été évincés par la sélection naturelle, se multiplient grâce aux technologies de reproduction artificielle modernes,” écrit-il.

Espérant que ces quelques exemples suffiront déjà à convaincre des lectrices et lecteurs sceptiques quant aux dangers idéologiques que représente ce groupe, on pourrait se demander pourquoi il faudrait dès lors leur consacrer un article entier.

Une popularité croissante malgré des positionnements réactionnaires

Tout simplement parce que depuis le début de 2018, cette branche du mouvement états-unien gagne du terrain avec des analyses de l’écologie s’adressant au public assez large, malgré la tournure anti-civilisationnelle et le manque de ‘projet’ politique cohérent. Quelques exemples :

  • Oublier les douches courtes,” un discours de Derrick Jensen (co-fondateur de DGR) dénonçant l’écologisme à la Al Gore, sous-titré par l’organisation française, a fait plus de 65,000 vues sur YouTube et a été mentionné dans un article sur France Inter.
  •  “Quelques remarques sur « L’affaire du siècle »”, l’article des DGRiens Nicolas Casaux et Kevin Amara, a été partagé parmi d’autres par Aurélien Barreau, l’astrophysicien ayant co-lancé l’appel pour une action politique « ferme et immédiate » face au changement climatique dans une tribune dans Le Monde, signée par de nombreuses célébrités (dont Alain Delon et Charles Aznavour).
  • La comédienne Audrey Vernon, qui tient son propre billet sur France Inter, promeut régulièrement DGR et les éditions LIBRE (dont elle a rencontré le co-fondateur, Kevin Haddock).

Cela n’empêche pas non plus le groupe de pratiquer l’entrisme dans des milieux plus radicaux, écologistes ou anarchistes.

Pendant le printemps dernier, les éditions LIBRE ont acquis une certaine notoriété à travers la publication d’une traduction française d’un ouvrage militant à portée conséquente—‘Comment la non-violence protège l’Etat’ de Peter Gelderloos,—et ont même fini par accueillir l’auteur à Marseille et à Paris (y compris au sein de la librairie Publico du Monde libertaire, un organe important du mouvement anarchiste français).

Se présentant comme une tendance radicale rejetant la non-violence et prônant le démantèlement du capitalisme et de l’Etat,—malgré le fait que certaines personnalités associées au mouvement, comme Chris Hedges, ont qualifié par le passé les Black Blocs états-uniens de “cancer” au sein du mouvement Occupy—les thèses de DGR attirent de nombreux radicaux.

Pourtant, DGR n’offre que trop peu de contributions théoriques ou pratiques originales, à commencer par la traduction de Gelderloos, créditant Nicolas Casaux comme traducteur principal, et que la maison d’éditions vend pour 13 euros.

Le livre à…ne pas acheter.

 

Disponible gratuitement sur mars-info, une traduction du même ouvrage avait préalablement été entamée par le collectif ‘Violence ? Parfois oui…’, puis rassemblée et complétée par des militant.e.s marseillais.e.s.

Dans un échange de commentaires Facebook datant de fin 2018, Casaux confirme s’être appuyé sur ce travail collectif mais selon lui, il a “quand-même dû retraduire le bouquin de A à Z, tout relire et tout recorriger.”

“La traduction publiée sur Marseilles info est la version définitive qui créditait … le travail collectif, auquel Casaux n’a de toute évidence pas participé,” m’écrit une militante ayant travaillé sur le projet.

“Ce qu’il prétend, c’est d’avoir entièrement retraduit le texte, ce qui est notoirement faux. J’ai comparé les deux traductions et elles sont remarquablement similaires à l’exception de quelques tournures de phrases.”

Préférant rester anonyme, elle mentionne la présence de personnes transgenres dans le collectif à l’origine de la première traduction, qui “vit comme une double violence son usurpation et le fait de cracher sur ce que nous sommes socialement” et “répugné par sa transphobie.”

En effet, la transphobie n’est ni un accident, ni une position individuelle de quelques membres du groupuscule, mais plutôt un trait caractéristique de DGR depuis sa fondation.

Pour ne citer que trois exemples assez flagrants :

  • Une traduction française d’un article de Michael Laidlaw publiée sur le site du Partage fait mention du taux de suicide surélevé au sein de la communauté transgenre…pour finalement dénigrer les personnes trans, en associant la transidentité à la maladie mentale (plutôt que de condamner le patriarcat qui police et réprime les expressions et identités non-hégémoniques de genre).— Le groupe d’écologie radicale ne voit donc aucun inconvénient à reprendre le discours normatif binaire de la société patriarcale afin de décrédibiliser la communauté LGBTQ !
  • Dans un entretien traduit en français par la militante Jessica Aubin et publié lui aussi par Le Partage, Derrick Jensen affirme : “Selon ma définition, la femme est l’être humain femelle, et ma définition de femelle est basée sur la biologie. Certaines espèces sont dimorphiques. De la même façon qu’il y a des plantes de marijuana mâles et d’autres femelles, et des hippopotames mâles et des hippopotames femelles, il y a des êtres humains mâles et des êtres humains femelles.” Laissons pour l’instant tomber la question de l’identité de genre chez la plante du marijuana et parlons des conséquences de ce discours : Jensen, Keith, Casaux, Aubin, Haddock affirment d’une seule et même voix que les personnes trans devraient être bannies de tout espace non-mixte sur la base du sexe leur assigné à la naissance.
  • “Le privilège des personnes cis[genres] n’existe pas !” affirme Kevin Haddock dans une publication sur Facebook. Homme cisgenre lui-même (on suppose), Haddock a l’audace de croire que des personnes nées dans un corps ne correspondant pas à leur identité de genre…ne serait pas moins privilégiées que lui-même.

Même en ce qui concerne les femmes trans ayant effectué une transition (notons au passage que toutes les femmes trans ne subissent pas une thérapie hormonale ou réassignation génitale, ce qui ne rend toutefois pas leur identité et expression de genre moins légitimes), et par conséquent paraissant conformes aux représentations hégémoniques de la féminité, DGR préfère se baser sur le critère du “sexe biologique” à la naissance afin de les classer dans la catégorie des ‘hommes biologiques’.

Soulignons encore que c’est précisément la disponibilité d’espaces non-mixtes permettant aux victimes de discriminations patriarcales de se retrouver entre elles qui peut permettre de réduire le taux de suicides chez la communauté trans.

La transphobie est tellement intégrée aux valeurs de base de DGR, que sa branche états-unienne a d’ailleurs été boycottée par Earth First! Journal, qui a publié un texte à cet égard. Aric McBay, qui avait co-écrit le manifeste de DGR avec Lierre Keith et Derrick Jensen a d’ailleurs quitté le groupe en 2012 précisément pour cette raison.

Des militant.e.s français.e.s découvrent peu à peu l’histoire du mouvement et les positionnements de Casaux et de ses camarades, certain.e.s ayant déjà appelé à les boycotter. Nous ne pouvons qu’espérer que le milieu militant écologiste va prendre le pas sur des organisations comme Earth First! Journal.

Il y a d’autant plus de raison de le faire, que DGR se révèle hautement problématique au sujet des questions que le groupe devrait maîtriser : par exemple, l’effondrement de la civilisation industrielle que le groupe prône tant.

Au lieu de s’appliquer à chercher des formes d’organisation sociale anarchisantes et non-capitalistes respectueuses de l’environnement, il semblerait que DGR a pour but premier de démanteler les institutions existantes, sans se soucier des alternatives pour les personnes qui actuellement en dépendent.

La critique de la médecine ‘globalisée’ n’est pas à rejeter en soi, le système médical occidental ayant, d’une part, régulièrement remplacé des formes de la médecine traditionnelle pourtant tout-à-fait légitimes d’exister, et d’autre part ne servant souvent qu’à réparer des dégâts causés par la forme même de notre civilisation et des rapports de production post-industriels.

Mais c’est en refusant de séparer des inventions ponctuelles de la médecine moderne (sauvant actuellement des vies innombrables, comme des vaccins, la pénicilline etc.) de l’institutionnalisation de la médecine que le passage de la critique d’une institution à un eugénisme réactionnaire se manifeste.

Il y a un an, sur Facebook, Casaux recommandait vivement “L’Humanité survivra-t-elle à la médecine ?” de Michel Odent.

“Un excellent livre concernant les impacts négatifs de la médecine moderne, de certaines technologies et de certains choix culturels sur l’être humain et son évolution,” écrit-il, en citant le passage suivant (que j’ai abrégé).

« Nous avons certes atteint une phase de l’histoire où la médecine a réellement neutralisé les lois de la sélection naturelle, ce qui va de pair avec un effet « dysgénique » obligatoire. (…)

Il y a d’innombrables exemples de maladies que les progrès médicaux ont rendues compatibles avec la reproduction. Le diabète de type l, maladie à forte composante génétique, en est un exemple. Aujourd’hui, les enfants diabétiques peuvent atteindre l’âge adulte et avoir des enfants. (…) Nous devons mentionner aussi des maladies purement génétiques, comme la mucoviscidose, qui est liée à des mutations dans un gène sur le chromosome 7 entraînant l’altération d’une certaine protéine et finalement une accumulation de mucus dans les voies respiratoires et digestives. (…) Parmi les Américains de race caucasienne un sur trente est porteur de la mutation. Qu’en sera-t-il dans quelques générations ? Non seulement, grâce à la médecine moderne, cette maladie est compatible avec la survie jusqu’à l’âge adulte, mais de plus le faible degré de fertilité peut être traité. »

Laissons la recommendation assez explicite de ne pas avoir d’enfants aux personnes aux ‘gènes défaillants’ ou ‘inadaptés’ comme les appelle Casaux. Ce genre de réflexion pourrait être le sujet d’un autre article.

Notons simplement la violence du passage qui semble regretter l’époque où les diabétiques et les enfants atteints de mucoviscidose n’auraient pas survécu jusqu’à l’âge adulte.

A l’origine du confusionnisme de l’écologie ‘profonde’

‘Deep’ dans Deep Green Resistance fait référence à une tendance écologiste qualifiée de ‘profonde,’—souvent opposée à l’écologie ‘sociale’ inspirée de penseurs comme Murray Bookchin ou André Gorz, que Reporterre définit par le constat suivant :

“le rapport des sociétés modernes à ce qu’elles appellent la nature reflète les rapports de pouvoir qui structurent ces sociétés”

L’origine de la crise écologique se trouverait selon les écologistes ‘sociaux’ dans l’intersection des rapports d’oppressions de nos sociétés modernes, qui pourraient être combattues en abolissant certaines institutions (comme l’Etat et le capitalisme) et en transformant d’autres.

L’écologie profonde recentre, quant à elle, le regard militant sur la biosphère, en critiquant les fondements des sociétés humaines dans leur ensemble.

Cette dichotomie se révèle parfois trompeuse et simpliste. Les milieux de l’écologie radicale se côtoient, débattent ensemble et échangent des idées, des constats et des pratiques.

Beaucoup d’écologistes ‘profonds’ ne sont pas des réactionnaires, mais tout simplement des militant.e.s de la conservation des espaces naturels.

La plupart d’écologistes ‘sociaux’ reconnaissent la nécessité de sortir de la civilisation industrielle, se focalisant sur une quête de formes d’organisation sociale alternatives, qui prendraient en compte les besoins des minorités les plus démunies.

Toutefois, les héritier.e.s de l’écologie ‘profonde’ ont souvent opéré des jonctions déplorables entre le mouvement écologiste et des thèses s’apparentant à l’extrême-droite.

Ainsi, la cinquième thèse fondatrice de l’écologie profonde de Arne Naess parle de la nécessité de réduire substantiellement la population humaine, ce qui a pu amener certain.e.s à des remarques cyniques, voire ouvertement racistes ou xénophobes.

En 1986, Dave Foreman, co-fondateur du journal Earth First! (qui est devenu une excellente plateforme militante depuis son départ), a choqué et aliéné le milieu écologiste, en défendant la non-assistance aux victimes de la famine éthiopienne. Il a notamment mentionné la nécessité de laisser libre cours à ‘la sélection naturelle’. Même s’il a regretté et retiré une partie de ses propos plus tard, ces mots rappellent vaguement les propos de Nicolas Casaux sur la sélection naturelle et la médecine.

Dans plusieurs entretiens, Foreman a aussi dévoilé tout un argumentaire dirigée contre une immigration ‘illimitée’. Plus tard, Paul Watson, marin et conservationniste de la Sea Shepherd Society, défendait lui aussi des positions anti-immigration au sein de l’organisation Sierra Club.

Deep Green Resistance, mouvement fondé en 2011, s’éloigne d’abord de cet héritage, en prônant des luttes plus inclusives au moment des mouvements de masse anti-austérité et de l’intérêt accru aux pratiques de la démocratie directe.

L’organisation se livre alors à une action plus politique au sein des milieux radicaux et alter-mondialistes, plutôt que de se limiter au conservationnisme apolitique. Mais la sympathie de la co-fondatrice Lierre Keith pour les féministes transphobes ainsi qu’une critique moraliste de la gauche anti-autoritaire amènent DGR à embrasser de plus en plus de postures autrement problématiques, en dénonçant la culture queer, le sex-positivisme et la critique de la hiérarchie faite par la gauche radicale.

Mais qu’est-ce qu’ils veulent enfin ?

Une très bonne réponse à ce mouvement élaborée par Michelle Renée Matisons et Alexander Reid Ross (traduite en français depuis la publication de cet article) mentionne des appels à la violence contre les personnes et activistes trans à peine voilés émanant des figures principales de DGR bien avant la fondation du groupe.

En ce qui concerne l’aspect pratique et organisationnel, loin de la tentative d’organiser des luttes sur la base d’oppression vécue par de nombreuses minorités, DGR prône depuis ses débuts une guerre contre les infrastructures industrielles et la création de milices écologistes, tout en refusant catégoriquement d’y participer à titre personnel.

Des textes entiers ont été dédiés à la critique de l’action de DGR, une organisation à la fois embrassant et se tenant à l’écart de la violence, infiltrant des milieux anarchisants, mais promouvant une hiérarchie rigide et un culte de la personnalité au sein de ses propres rangs…

Les personnages principaux de la DGR se sont le plus souvent positionnées en tant que propagandistes avant-gardistes se tenant à l’écart des mouvements dont ils défendaient néanmoins la méthode.

Derrick Jensen en présence d’une caméra numérique industrielle. Au secours !

A cet égard, DGR a même fait l’objet de critiques virulentes de la part d’anarcho-primitivistes (dont le mouvement partage pas mal de constats), accusant par exemple Derrick Jensen de prêcher uniquement auprès des libéraux et de rejeter la responsabilité qui accompagnait toute pratique anarchiste sérieuse.

Si vous voyez des parallèles avec l’engagement confus de DGR France (anti-civilisation, mais pro-Gilets jaunes, pro-démocratie directe, mais anti-villes, pro-anarchie, mais anti-anarchistes, etc), c’est que cette branche est tout aussi confuse que son organisation mère.

Même si on réussit, par miracle, d’y faire le ménage en chassant les transphobes et les validistes (Casaux en premier lieu), il y restera un mélange incohérent, incongru de réponses qui se contredisent.

Le Partage cite pêle-mêle des critiques de la civilisation industrielle comme Lewis Mumford, Ivan Illich ou Jacques Ellul, et prône la destruction des institutions existantes, car non seulement destructrices de la nature, mais nous dépossédant aussi d’une vie épanouie.

Le manifeste du Partage oublie toutefois de se référer aux mêmes auteurs lorsqu’ils défendent une approche quelque peu plus constructive ou optimiste, qui utiliserait les éléments d’aujourd’hui afin de construire le monde de demain (par exemple, les ‘outils conviviaux’ d’Ivan Illich, qui ne sont rien d’autre que ‘les technologies modernes serv[a]nt des individus politiquement interdépendants, et non des gestionnaires’).

Condamnant la hiérarchisation et la centralisation de la société, on a l’impression que DGR se rapproche des courants de la gauche anti-productiviste, tout en faisant tout pour ne pas sortir le mot ‘autonomie’.

Trop connoté sans doute, faisant penser à Cornelius Castoriadis ou bien aux mouvements autonomes en Europe, et il ne faut surtout pas montrer sa connivence avec des mouvements post-industriels, car, n’oubliez pas : tout est à jeter dans la civilisation industrielle (y compris l’espace politique) !

Ailleurs, Le Partage se rapproche donc assez ouvertement de l’idéologie anarcho-primitiviste, en faisant l’éloge des chasseurs-cueilleurs et en condamnant la révolution agricole. Quelques textes de l’Unabomber Ted Kazcynski (pourtant critique de Derrick Jensen) ayant cette même vision y sont traduits et republiés.

Faudrait-il abolir la civilisation industrielle ou la civilisation tout court ?

“Nous définissons donc la civilisation comme un mode de vie fondé sur, et émergent de la croissance de villes, dépendantes, pour les matières premières dont elles ont besoin, des régions les environnant (…), car impropres à l’autosuffisance (…) En ajoutant l’agriculture à ces caractéristiques principales, en tant que pratique dont tout le reste a découlé,” lit-on sur le site du Partage.

Au lieu de s’attaquer uniquement aux infrastructures industrielles, il faudrait donc peut-être aussi finir par démanteler des villes entières. Ou les rendre auto-suffisantes. Seulement, pas à travers l’agriculture, car c’est plutôt elle, la responsable de tous les maux.

Ou former de petites communautés auto-gérées selon les conceptions de démocratie directe (sauf que voilà, ce groupe à l’apparence ultra-radicale semble ignorer que la démocratie directe a été conceptualisée dans la ville—quelle horreur !—ultra-hiérarchique à Athènes).

Ou peut-être laisser tout simplement la majorité des humains crever, s’ils n’arrivent pas à se débrouiller et à survivre eux-mêmes au sein de forêts vierges, laissant libre cours à la sélection naturelle. Qui éliminerait au passage les trans et les diabétiques.

Il me paraît qu’en vue des absurdités qu’a réussi à pondre ce groupe en si peu d’années d’existence, et qui pour l’instant n’a fait que s’approprier le travail collectif de militant.e.s qu’il renie sur tous les points, DGR n’a aucun avenir au sein du mouvement écologiste français. Je propose donc d’accélérer le travail de la sélection naturelle, en leur réservant le traitement que subissent de manière générale les mouvements réactionnaires, et de leur enlever toute plateforme.

Pour aller plus loin

Voici quelques critiques plus détaillées de Deep Green Resistance publiées en anglais, par Earth First! Journal :

  1. https://earthfirstnews.wordpress.com/articles/deep-green-resistance-a-critique/
  2. https://earthfirstjournal.org/newswire/2015/08/10/against-deep-green-resistance/

15 thoughts on “Deep Green Resistance, des réactionnaires à l’assaut de l’écologisme français

  1. Tout est dans l’accroche : “Une popularité croissante “. Toute popularité entraine et implique la critique, qui, souvent, peut être constructive pour sa cible.
    Encore faut il qu’elle soit singulière, argumentée. Or, ici nous nous trouvons face à une traduction, parfois au mot près, de critiques adressées il y a déjà quelque temps au mouvement originel, aux Etats-Unis.
    Il n’y a pas lieu de s’étendre ici sur la question transgenre, juste de rappeler que l’humanité, dans son ensemble, s’apprête à traverser une période de grandes souffrances. La souffrance de ceux qui perdront ( et perdent déjà) leur emploi quand les industries dont ils dépendent cesseront leurs activités n’est pas moindre, il me semble que la souffrance ressentie par une personne transgenre lors de son exclusion d’un cercle de parole.
    Et pourtant le sort de tous ces exclus présents ou à venir ne semble pas mériter l’indignation de ce critique.
    Quand à l’accusation de…récupération d’une traduction (?), qu’en dire, si ce n’est de conseiller à l’auteur de se plonger un peu plus dans la réalité quotidienne des activistes : Un groupe commence à traduire un ouvrage qu’il lui semble intéressant, un autre groupe va plus loin et le diffuse plus largement….normalement tout le monde devrait s’en satisfaire, non ?
    Sauf à se complaire dans des guerres d’égo.
    Or si quelque chose devrait mettre tous les activistes d’accord, c’est que nous n’avons clairement plus le temps pour nos petites guerres d’égo !

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    1. J’ai moi même était banni du groupe facebook (il existe !) plus ou moins interne de DGR FR pour avoir osé posé la question du traitement des personnes trans… et il y a pas eu débat, j’ai juste était éjecté. J’ai eu droit que par la suite, et après avoir indiqué que j’avais été viré, à un message m’indiquant deux textes justifiant l’exclusion des personnes trans.
      @banshee : les personnes trans, ne sont pas QUE trans, elles ont aussi une vie. Comparer leur souffrance n’a pas de sens : elles se cumulent. Non seulement elle font parti de l’humanité qui va effectivement souffrir pour des raisons de limites écologiques, mais elle subissent en même temps les problèmes du patriarcat d’une manière particulièrement violente.

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      1. Bonjour Florian, il y a plein de gens dans le groupe Facebook qui n’ont pas le meme avis que nous sur la question trans et sur le véganisme. Il n’y a aucune discrimination au sein de Deep Green Resistance.

        Le groupe facebook n’est simplement qu’un groupe de travail et de discussion constructive autour de l’écologie radicale et n’est pas un groupe pour polémiquer et ressortir des controverses de manière non-constructive. Ce n’est pas un groupe interne DGR, les membres du groupes ne sont pas membres de DGR. Certaines personnes se font sortir du groupe s’il elle s’obstinent sur des sujets qui ne sont au coeur de la discussion du groupe. On ne vire pas les gens à la légère.

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    2. 1. “une traduction, parfois au mot près…” vous avez un exemple ?
      2. “La souffrance de ceux qui perdront ( et perdent déjà) leur emploi …” Euh, comment dire…j’en parle pas, parce que c’est un sujet qui n’a absolument rien à voir. On peut être écolo radical, se préoccuper des séquelles de la désindustrialisation et défendre les droits des personnes trans.
      3. “pourtant le sort de tous ces exclus présents ou à venir ne semble pas mériter l’indignation de ce critique.” C’est une critique d’un mouvement que je considère réactionnaire, rien de plus. Je ne vais pas m’attarder sur des sujets qui n’ont rien à voir.
      4. “Or si quelque chose devrait mettre tous les activistes d’accord, c’est que nous n’avons clairement plus le temps pour nos petites guerres d’égo !” C’est bien le reproche que je fais à Casaux.

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  2. que les personnes trans , militent pour un espace qui leur est propre , soit
    que les transfemmes invisibilisent les femmes , non

    nous naissons avec une biologie , puis nous forgeons notre personnalité , les stéréotypes de genre existent , mais ils n’ont pas de réalité physique et sont encore moins enchainé à une biologie ….

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    1. Ce n’est pas vraiment une réponse, puisqu’il dit en intro que “nous ne lui répondrons pas” et le commentaire ci-dessus semble être un copier-coller d’un texte circulé en interne.

      P.S. Même si ce texte m’était adressé directement, je ne le republierais pas pour la simple et bonne raison qu’il condense tous les clichés transphobes véhiculés par DGR et contre lesquels j’essaye de me battre. Ce n’est pas mon but ici d’accomoder la pensée réactionnaire, mais de la combattre.

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  3. Je copie colle ça depuis ailleurs :

    Quelques remarques vis-à-vis de cette critique à notre encontre, rédigée, a priori, par un étudiant de science po Reims ayant courageusement choisi de rester anonyme (nous ne lui répondrons pas, cela ne nous semble pas valoir le coup, par contre il nous semble important d’en discuter entre nous). Dans l’ordre où il écrit son machin.

    1. La Deep Ecology n’est pas un « mouvement américain ». DGR n’est pas issu d’un « mouvement américain bio-centré ». Cela dit, oui, DGR est issu de la Deep Ecology, et défend une perspective biocentriste (ou écocentriste).

    2. À propos de l’accusation de « transphobie » : la position de la branche états-unienne de DGR (que je comprends, respecte et approuve ; je le précise vu qu’il m’attaque personnellement) est que les femmes qui veulent avoir des espaces réservés à elles seules devraient pouvoir le faire. Cela dit, nous ne considérons pas que les hommes « qui s’identifient comme » des femmes sont des femmes. Nous ne pensons pas que le fait d’être femme se résume à un sentiment dans la tête d’un homme, nous ne pensons pas qu’un homme devrait pouvoir accéder à tous les espaces réservés aux femmes dès l’instant où il affirmerait être une femme. Nous ne pensons pas non plus qu’il soit possible d’être « né dans le mauvais corps » — affirmation purement idéologique et particulièrement dangereuse en raison de ce qu’elle implique potentiellement (mutilations corporelles, traitements médicamenteux à vie, stérilisation potentielle, etc.). Ceux qui veulent plus d’explications sont invités à lire les articles que nous avons publiés sur le sujet sur le site Le Partage, dont :

    http://partage-le.com/2018/11/les-principes-de-jogjakarta-une-menace-internationale-contre-les-droits-des-femmes-par-hannah-harrison/
    http://partage-le.com/2018/11/nous-devons-etre-plus-courageuses-la-remise-en-question-de-lidentite-de-genre-et-le-mutisme-impose-au-feminisme-par-meghan-murphy/
    http://partage-le.com/2018/10/la-dysphorie-sexuelle-le-transgenrisme-et-lenfance-par-michael-k-laidlaw/

    Et à regarder les deux documentaires en VOSTFR proposés dans l’article suivant :
    http://partage-le.com/2018/11/les-enfants-trans-il-est-temps-den-parler-documentaire-realise-par-stella-omalley/

    Certaines féministes radicales soutiennent que le transactivisme constitue en quelque sorte une nouvelle thérapie de conversion, fondamentalement homophobe (permettant à certains parents de ne pas avoir d’enfant gay ou lesbienne). Il se pourrait qu’il y ait de ça. En outre, il ne fait que renforcer la notion de genre (les stéréotypes sexuels imposés par le patriarcat) que les féministes radicales combattent. Sans compter que les liens entre capitalisme, technosciences et transactivisme sont assez évidents. Il est assez effarant et consternant de constater que non seulement l’accusation absurde de transphobie sert à réduire au silence toute critique, toute discussion, à couper court à tout débat sur ces sujets importants (on parle ici de la santé physique d’enfants, entre autres choses), mais en plus que les personnes et les groupes ainsi qualifiés de « transphobes » risquent d’être interdits de parole quand bien même ils allaient parler de tout autre chose. (Cette censure est tellement surréaliste que la féministe canadienne Meghan Murphy, fondatrice du site Feminist Current, a été bannie de Twitter pour avoir écrit que : « Les hommes ne sont pas des femmes ». Et qu’en Angleterre, le psychothérapeute James Caspian, qui a aidé et suivi des centaines de personnes qui voulaient et ont « transitionné », et qui a récemment voulu étudier la dé-transition et les personnes qui regrettent d’avoir transitionné, a vu sa recherche interdite par son université. Il bataille toujours pour la faire autoriser. Et que le documentaire de la BBC que j’ai sous-titré a été interdit au Canada. Etc., etc.)

    3. Le passage de mon article « Une brève contre-histoire du progrès et de ses effets sur la santé » qu’il cite est simplement factuel. Il semble donc que le fait d’énoncer des faits constitue un « danger idéologique ». Cette aversion pour les faits n’est pas étonnante. Elle permet de comprendre l’accusation de « transphobie ». Et un constat, ce n’est pas la même chose qu’une condamnation.

    4. Chris Hedges ne fait pas partie de DGR, il n’est aucunement « associé au mouvement ». Encore un mensonge. Les positions de Chris Hedges sont les positions de Chris Hedges. J’aimerais bien que Chris Hedges devienne anti-civ, mais il y a les souhaits et il y a la réalité. Cela dit, oui, Chris Hedges est ami avec Derrick Jensen. C’est tout.

    5. En ce qui concerne la traduction du livre de Peter Gelderloos, « Comment la non-violence protège l’État », ce zigoto m’accuse d’avoir volé celle de mars-infos, de me l’être appropriée, et de l’avoir publiée (en changeant à peine « quelques tournures de phrases »). Un autre mensonge. Encore une fois, il se permet d’affirmer quelque chose tout à fait gratuitement. Nous avons obtenu l’accord du principal auteur de la traduction collaborative proposée par mars-infos pour l’utiliser comme base. Kevin Haddock en est témoin, j’ai passé mon temps à lui faire remarquer que leur traduction collaborative est bourrée d’erreurs de traduction et même de contresens. Je ne les ai pas tous notés mais quiconque voudrait en avoir le cœur net pourrait, en parcourant la version de mars-infos et en la comparant au texte original, en anglais (ou à la nôtre), très rapidement en trouver beaucoup. En outre, Kevin a effectué une comparaison des deux traductions (celle de mars-infos et la mienne) et a obtenu un taux de similarité de 11%. J’ai retraduit, corrigé ou reformulé près de 90 % de l’ouvrage. Ceux qui voudraient le vérifier par eux-mêmes sont invités à ouvrir le livre, à choisir une page au hasard, à comparer le texte de la page qu’ils ont ouverte avec la partie correspondante de la traduction de mars-infos, et à renouveler l’opération si nécessaire. Ils comprendront rapidement.

    6. L’écologie profonde ne critique pas « les fondations des société humaine dans leur ensemble » (oui, il y a deux fautes d’orthographes, son torchon en est truffé, ainsi que de coquilles, de mots manquants, de tournures incompréhensibles, bref, il a du mal). Principalement parce que cela ne veut rien dire.

    7. Quand il écrit qu’il y a eu « des appels à la violence contre les personnes et activistes trans à peine voilés émanant des figures principales de DGR bien avant la fondation du groupe », c’est n’importe quoi. Parce que des « appels à la violence à peine voilés », ça suggère qu’en réalité il n’y a pas eu d’appel à la violence mais que certaines têtes de nœuds ont choisi de voir des appels à la violence là où il n’y en avait pas. Il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais d’appels à la violence contre des « personnes et activistes trans » chez DGR. Nous ne pratiquons aucune discrimination chez DGR. Toutes les personnes souhaitant rejoindre l’organisation sont les bienvenues.

    8. « DGR prône depuis ses débuts une guerre contre les infrastructures industrielles et la création de milices écologistes, tout en refusant catégoriquement d’y participer à titre personnel. » Les raisons (qui devraient être évidentes) derrière ça sont exposées dans le livre DGR. Bien évidemment, une organisation qui déclarerait qu’elle va saboter ou attaquer les infrastructures de la société industrielle aurait rapidement beaucoup de problèmes. Encore une fois, la nécessité pour un mouvement de résistance d’établir un pare-feu entre une partie publique et une partie clandestine est évidente. Mais pas pour lui. Trop compliqué.

    9. Je ne crois pas qu’il y ait de « culte de [la, il a encore oublié un mot] personnalité » au sein de DGR, mais passons.

    10. Aux yeux de notre détracteur, démocratie directe = ville (il tente de montrer l’incohérence de notre mouvement en nous accusant d’être « pro-démocratie directe, mais anti-villes »).

    11. « on a l’impression que DGR se rapproche des courants de la gauche anti-productiviste, tout en faisant tout pour ne pas sortir le mot ‘autonomie’ ». Encore du grand n’importe quoi. L’idée (et le mot) d’autonomie est citée à de nombreuses reprises dans le livre DGR, dans plein de textes, elle est au cœur de la réflexion de DGR sur la technique, sur la liberté, etc., olala, il est stupéfiant.

    12. « ce groupe à l’apparence ultra-radicale semble ignorer que la démocratie directe a été conceptualisée dans la ville—quelle horreur !—ultra-hiérarchique à Athènes ». Le mot démocratie nous vient des grecs, fort bien. Pour autant, son raisonnement n’a encore une fois aucun sens. D’abord parce que le concept de démocratie (directe) est largement antérieur à la Grèce antique — tandis qu’il semble totalement ignorer l’existence de « démocraties primitives », ainsi que divers historiens et préhistoriens qualifient certaines organisations sociales préhistoriques et/ou non-civilisées. Ensuite, et on en revient au point 10, parce qu’il semble — étrangement — croire dur comme fer que démocratie directe = ville, qu’il ne peut y avoir de démocratie sans ville. Ce qui est évidemment faux. C’est même plutôt l’inverse. Il devrait le comprendre vu qu’il semble réaliser qu’Athènes n’était pas vraiment une démocratie.

    13. À partir du moment où l’on expose l’évidence, à savoir que les hautes technologies, les technologies complexes, reposent sur et impliquent des sociétés autoritaires, très hiérarchiques, avec une importante division du travail, en plus d’impliquer différentes destructions et pollutions du monde naturel, et que l’on se positionne en tant que militants pour des sociétés véritablement démocratiques, donc des sociétés basées sur des low-tech, des technologies douces, on est accusés d’être validistes/capacitistes/handiphobes, etc., pour la raison que dans ces sociétés auxquelles nous aspirons, les hautes et complexes technologies nécessaires à la survie de certaines personnes, présentant certaines pathologies ou handicaps, n’existent pas, et que nous souhaitons donc activement la mort de ces personnes. J’ose espérer que vous comprenez l’ineptie de cette accusation. Si militer pour des sociétés démocratiques et soutenables c’est mal parce que c’est vouloir la mort de ceux qui dépendent (et dépendront, au futur) de sociétés antidémocratiques et insoutenables, on n’a pas le cul sorti des ronces. Cela dit, une transition qui limiterait les problèmes à ce niveau est envisageable, en théorie, même si peu probable, en pratique. La survie de plusieurs d’entre nous, atteints de différentes pathologies et handicaps, dépend de produits que seuls la civilisation industrielle et son système hautement technologique peuvent fournir, sans eux, ils mourraient ; cela ne les empêche pas de souhaiter que cette société omnicidaire s’effondre au plus vite. Enfin, on rappellera qu’on peut assez aisément accuser ceux qui souhaitent la continuation de la société industrielle de vouloir provoquer le plus terrible holocauste de toute l’histoire de l’humanité, en effet, plus nous serons nombreux, et plus la société industrielle aura ravagé la planète (et massacré ses habitants non-humains) plus l’effondrement sera désastreux.

    L’auteur de ce texte bourré de sophismes en tous genres fait partie de ce courant qui se dit (ou peut-être devrait-on dire “qui s’identifie comme”) anarchiste mais qui imagine pouvoir garder les « technologies modernes » (par quoi ils entendent différentes technologies complexes, hautes technologies, en fait l’ensemble du monde moderne, de la société industrielle, ou presque) mais sans les mauvais côtés qui les accompagnent. Il gagnerait à intégrer la critique de la technologie dans sa perspective (entre autres choses, comme se débarrasser de l’idéologie queer, etc.).

    Une fois de plus, avec Miguel Amoros (dans “La lampe hors de l’horloge”) on constate que : “L’antifascisme officiel est le progressisme de la société de masse fragmentée. Il sert de substitut à l’ancien progressisme discrédité : qui ose parler de la terre est forcément un pétainiste, qui s’oppose au gigantisme souffre d’un repli identitaire, qui dénonce la dictature du réseau mondialisé est évidemment xénophobe.”

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  4. Le blog écologie libertaire, où comment se concentrer sur quelques points avec des arguments foireux pour occulter l’essentiel : le système industriel (et plus largement le phénomène technique cf. Ellul, et la civilisation) détruit la vie sur Terre.
    Donc, pour préserver la vie sur Terre, il faut le dénoncer, stopper, démanteler, détruire, annihiler, vaporiser, choisissez le verbe qui vous parle plus.
    Les solutions ultérieures pour que l’espèce humaine puisse s’épanouir, comme la démocratie directe, le tribalisme, le communaliste libertaire, etc. sont myriades, et DGR n’en prône pas une en particulier. Tant qu’elles ne reproduisent pas les catastrophes actuelles, la domination et la concentration de pouvoir, elles peuvent co-exister.
    Le développement de ces solutions est une partie du travail à faire, mais est insuffisant. Sans le démantèlement de la civilisation, ces solutions ne sont applicables qu’à de petites échelles, et ne résolvent donc pas le problème de manière globale.

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    1. Tout le problème de DGR est de confondre le système techno-industriel capitaliste avec les outils technologiques et d’oublier qu’on pourrait trouver un usage émancipateur à nos outils afin de démanteler les structures oppressantes et redéfinir notre rapport à la biosphère. D’ailleurs, DGR France / Le Partage ne fait que critiquer l’écologie mainstream sans pour autant discuter de ce que pourrait impliquer le démantèlement de notre civilisation. Cette confusion est délibérée et sert surtout des réactionnaires (d’où la nécessité de la critique ci-dessus).

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  5. Plutôt d’accord avec certaines critiques du texte au sujet de DGR.
    Est ce que l’auteur du texte pourrait me contacter directement ?

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    1. Pour ajouter une critique à lire sur deep green resistance, le lien 2 : https://earthfirstjournal.org/newswire/2015/08/10/against-deep-green-resistance/ de Michelle Renée Matisons et Alexander Reid Ross a été traduit en langue française ici : http://denge.free.fr/index.php%3Farticle30%252Fcontre-deep-green-resistance.html

      la problématique est d’après moi plus sur la question de la hiérarchie, de l’entrisme et de l’avant-gardisme proné dans le livre “stratégie etc”. Peut on y voir un parallèle avec les khmers rouges (comme certains le font avec leur retour à la terre) ? il me semble que le terme de “léniniste vert” correspondrait mieux à leur encontre…
      Que Barrau retwitte un de leur écrit n’a rien d’étonnant. La dictature verte semble une chose que ne rejettent pas les adorateurs de kaczynski. les génocides etc…

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